« Sac à dos », la nouvelle technique des trafiquants d’animaux dans la Tshopo

Un trafiquant d’animaux a été interpellé à Kisangani par les services compétents de la Coordination provinciale de l’environnement sur la route Ituri, la route nationale N°4. Cet individu a réussi à franchir plusieurs barrières de sécurité depuis son village au Point Kilométrique (PK) 147 jusqu’à Kisangani avec un bébé chimpanzé caché dans un sac à dos. 

Il devrait rencontrer son mystérieux inconnu acheteur et lui livrer la marchandise quelque part dans la ville martyre (Kisangani). Le petit primate allait être vendu sur place au prix de 500 USD avant d’être acheminé à Kinshasa pour une revente à un prix bien plus élevé. « Malheureusement, le commanditaire alerté par ses réseaux a réussi à quitter la ville avant. Cela laisse planer de nombreuses questions sur l’étendue et les ramifications de ce réseau criminel », a expliqué le responsable des équipes de contrôle.

Dans son plan d’action pour la conservation des grands singes 2012-2022, l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (IUCN) indique que les bébés (…) chimpanzés sont appréciés en tant qu’animaux de compagnie tant en RDC qu’à l’étranger. La capture de jeunes chimpanzés (…) entraine invariablement la mort de la mère ou d’autres membres du groupe familial venant à leur défense

Selon le responsable des équipes d’investigations faunique à la Coordination provinciale de l’environnement, le recours au sac à dos par les trafiquants pour dissimuler les animaux est une nouvelle technique. Jusqu’alors, les braconniers utilisaient des cages en fibres ou lianes naturelles pour transporter leurs marchandises avant de trouver une piste embusquée pour passer inaperçu aux points de contrôle. D’autres s’adonnaient, en plus, à la corruption de certains agents de l’ordre pour être exempté du contrôle.

Ce perfectionnement des techniques pour déjouer les dispositifs de contrôle élève la criminalité faunique au niveau on ne peut plus inquiétant en République Démocratique du Congo. Ceci démontre le réel défi que représente ce phénomène dans la protection d’espèces sauvages fauniques mettant ainsi en péril la survie de ces espèces intégralement protégées par la loi. 

Cette situation alarmante souligne l’urgence de renforcer la lutte contre ce fléau en vue de préserver ces espèces et, mieux encore, les écosystèmes dont elles dépendent. Ce qui explique la raison d’être du programme de « Gestion de la faune sauvage et lutte contre la criminalité faunique » : 

Objectifs : Collecter les données sur l'exploitation de la faune sauvage et monter des stratégies de développement des alternatives économiques à la chasse ; Monter le circuit de renseignement sur les cas de criminalité faunique et des mesures de récupération des animaux vivants exploités, les soumettre dans des sanctuaires de réhabilitation pour afin être réintégrés dans leur milieux naturels ; Assoir des cadres de sensibilisation des communautés locale et de dénonciation pour réduire la criminalité faunique